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OkQue se passe-t-il lorsqu’aucune disposition n’a été prise avant un décès ? Qui hérite ? Quelles sont les démarches à effectuer ?
Ce guide complet vous explique tout ce que vous devez savoir sur la succession sans testament.
En France, de nombreuses successions s’ouvrent chaque année sans testament ni donation préalable.
Dans ces situations, ce sont les règles du Code civil qui s’appliquent automatiquement : on parle alors de succession ab intestat, ou succession sans testament.
On pourrait croire que l’absence de testament simplifie les choses, puisque la loi prévoit un ordre clair d’héritiers.
En réalité, la situation peut rapidement se complexifier : familles recomposées, enfants de plusieurs unions, héritiers introuvables, indivision difficile à gérer, biens situés à l’étranger, existence de dettes ou encore conflits familiaux.
Chaque succession est unique, mais toutes doivent répondre aux mêmes questions :
Dans cet article, Me Defranoux, avocate en droit des successions à Metz, Thionville, Sarreguemines, Saint-Avold et sur l’ensemble de la Moselle vous aide à y voir clair dans les mécanismes juridiques qui régissent ces successions, qu'elles soient simples ou complexes.
En France, la loi classe les héritiers en quatre ordres.
Ces ordres reflètent un principe simple : les plus proches parents héritent en priorité. Tant qu’il existe un héritier dans un ordre, les ordres suivants ne sont pas appelés.
Ce sont les enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants du défunt. Ils héritent à parts égales.
Si un enfant est décédé avant le défunt, ses propres enfants prennent sa place par le mécanisme de la représentation successorale.
Exemple : si le défunt avait deux enfants, mais que l’un est décédé en laissant deux enfants, l’autre enfant recevra la moitié de la succession et les deux petits-enfants se partageront l’autre moitié (un quart chacun).
Il regroupe les parents (père et mère) et les frères et sœurs. Ils n’héritent que si le défunt n’a pas de descendants.
Les parents reçoivent chacun un quart, et le reste est partagé entre les frères et sœurs. En cas de décès d’un frère ou d’une sœur, ses enfants héritent à sa place.
Ce sont les grands-parents et arrière-grands-parents. Ils n’interviennent que si les deux premiers ordres sont éteints.
Cela comprend les oncles, tantes, cousins et cousines, jusqu’au 6e degré de parenté. Au-delà, la succession est dite en déshérence et revient à l’État.
La représentation successorale fonctionne uniquement pour les descendants et pour les frères et sœurs (et leurs descendants). Elle ne s’applique pas aux héritiers plus éloignés.
Ordre des héritiers | Bénéficiaires | À savoir | En résumé |
---|---|---|---|
1er ordre | Les descendants (enfants, petits-enfants) | Les enfants héritent à parts égales. En cas de prédécès d'un enfant, ses propres enfants (vos petits-enfants) viennent le représenter. | Parts égales. Représentation possible |
2e ordre | Les ascendants privilégiés (parents) et les collatéraux privilégiés (frères et sœurs) | Ils n’héritent que si le défunt n’a pas d’enfant. En présence de parents, ils se partagent la succession avec les frères et sœurs. | Parents : 1/4 chacun, reste aux frères/sœurs. Représentation possible |
3e ordre | Les ascendants ordinaires (grands-parents, arrière-grands-parents) | N'interviennent que si les ordres précédents sont éteints, c'est-à-dire si le défunt n'a ni enfants, ni frères et sœurs, ni parents. | Appelés seulement si ordres 1 et 2 éteints. Pas de représentation |
4e ordre | Les collatéraux ordinaires (oncles, tantes, cousins, cousines) | Derniers appelés avant l’État, ils peuvent hériter jusqu'au 6e degré. | Après le 6e degré, succession à l’État. Pas de représentation |
La position du conjoint survivant est primordiale et très spécifique.
Ses droits ne s'inscrivent pas dans les ordres d'héritiers, mais dépendent de la présence d’autres ayants droit et de leur lien avec le défunt.
Indépendamment des droits ci-dessus, le conjoint survivant bénéficie de droits sur le logement familial :
Important : Ces droits ne concernent que les couples mariés. Le concubin ou le partenaire de PACS n'ont aucun droit de succession légal sans testament ou donation
La succession sans testament semble simple lorsqu’il n’existe qu’un couple marié avec des enfants communs.
Mais dans la réalité, de nombreuses configurations particulières modifient la répartition et créent des droits ou contraintes spécifiques.
Lorsqu’une personne décède sans conjoint marié et sans descendants, la loi se tourne vers ses parents et ses frères et sœurs.
⚖ Représentation : si un frère ou une sœur est décédé avant le défunt, ses enfants (les neveux et nièces) héritent de sa part.
Paul décède sans conjoint ni enfants. Sa mère est vivante, son père est décédé, et il laisse deux sœurs et un frère (dont l’un est décédé, laissant un fils).
Un partenaire de PACS n’a aucun droit successoral légal.
Il ne peut hériter que s’il est désigné par un testament. En revanche, il bénéficie d’un régime fiscal avantageux : exonération totale de droits de succession.
Il peut aussi avoir droit au logement temporaire pendant un an, si le logement était commun au moment du décès.
Dans un couple pacsé, rédiger un testament est indispensable pour protéger le partenaire.
Le concubin n’a aucun droit, ni successoral ni fiscal.
Sans disposition testamentaire, il n’héritera rien.
Les biens éventuellement détenus en indivision reviendront aux héritiers légaux du défunt, et le concubin ne conservera que la part dont il est propriétaire.
Lorsqu’aucun héritier ne peut être identifié ou retrouvé, on parle de succession vacante. Cela signifie que la succession reste juridiquement sans titulaire.
Dans ce cas, la procédure est la suivante :
Situation | Règle | Exemple |
---|---|---|
Frères/sœurs | Partage égal, représentation par neveux/nièces | 2 sœurs + 1 neveu = 1/4 chacun si 1 parent vivant |
PACS | Aucun droit automatique. Testament nécessaire | Usufruit possible si prévu |
Concubin | Aucun droit automatique. Testament nécessaire | Peut récupérer sa part en indivision |
Succession vacante | Gestion par curateur, retour à l’État | Après 30 ans |
La réserve héréditaire est un mécanisme protecteur : elle garantit à certains héritiers, dits “réservataires”, une part minimale du patrimoine, même contre la volonté du défunt.
La réserve se calcule sur la masse successorale (valeur des biens au décès + donations antérieures rapportées fictivement).
C’est la part du patrimoine que le défunt peut librement attribuer à qui il veut (autres héritiers, tiers, œuvres caritatives…).
Marie laisse 300 000 € et deux enfants.
Héritiers | Réserve | Quotité disponible |
---|---|---|
1 enfant | 1/2 | 1/2 |
2 enfants | 2/3 | 1/3 |
3 enfants ou + | 3/4 | 1/4 |
Conjoint sans enfants | 1/4 | 3/4 |
Une fois les héritiers légaux désignés par l’acte de notoriété dressé par le notaire, ils se retrouvent en indivision successorale.
Ils sont tous propriétaires de l'ensemble des biens jusqu'au partage.
La gestion de ces biens peut devenir une source de conflits.
Nul n'étant contraint de rester dans l'indivision, un héritier peut à tout moment demander le partage, qui peut être amiable ou judiciaire en cas de désaccord.
Face à une succession, chaque héritier dispose d’une option successorale à exercer dans les quatre mois suivant l’ouverture de la succession :
Tant que la succession n’est pas partagée, tous les héritiers possèdent ensemble tous les biens, chacun pour une quote-part abstraite (par ex. 1/4, 1/2…).
Quatre enfants héritent d’un appartement. Trois veulent vendre, le quatrième veut le garder. Si la vente est jugée nécessaire à la bonne gestion, les trois peuvent l’emporter à la majorité des 2/3.
Option | Avantages | Inconvénients |
---|---|---|
Acceptation simple | Accès immédiat aux biens | Responsabilité illimitée pour dettes |
Acceptation à concurrence | Protection contre dettes | Procédure plus lourde |
Renonciation | Pas de dettes | Perte des biens |
Lorsqu’un proche décède sans avoir laissé de testament, plusieurs étapes importantes doivent être respectées pour organiser la succession.
Il est essentiel de bien comprendre les délais à ne pas dépasser, les démarches à accomplir et les documents à réunir afin d’éviter des complications ou retards inutiles.
Dès l’ouverture de la succession, les héritiers disposent de délais précis pour faire valoir leurs droits et accomplir les formalités légales. Passé un délai, s’ils ne se manifestent pas, d’autres héritiers ou créanciers peuvent engager des procédures pour l’option successorale.
Concernant la déclaration de succession, il faut la déposer auprès de l’administration fiscale dans un délai de six mois si le décès est survenu en métropole, ou de douze mois dans les départements et territoires d’outre-mer. Cette déclaration est indispensable pour le calcul des droits de succession.
Le conjoint survivant bénéficie également d’un droit spécifique au logement familial, qui doit être exercé dans les délais d’un an : il peut demander dans l’année du décès un droit temporaire au logement gratuit pendant un an, ou, sous certaines conditions, un droit viager, c’est-à-dire un droit d’habiter à vie dans le logement. Passé ce délai, ce droit peut être perdu.
La première étape est le constat officiel du décès, qui se traduit par la demande de l’acte de décès auprès de la mairie. Ce document est la clé pour toutes les démarches suivantes. Ensuite, il convient de vérifier si le défunt a laissé un testament. Pour cela, il faut consulter le Fichier central des dispositions de dernières volontés (FCDDV), où sont enregistrées toutes les volontés testamentaires.
Lorsque la succession comprend des biens immobiliers, un patrimoine supérieur à 5000 €, il est nécessaire de s’adresser à un notaire. Celui-ci va ouvrir la succession et établir un acte de notoriété, document officiel qui certifie la qualité d’héritier. En cas d’acceptation à concurrence de l’actif net, un inventaire des biens et dettes est réalisé pour protéger les héritiers.
Enfin, la succession se termine par le partage des biens, qui peut se faire à l’amiable entre héritiers ou, en cas de désaccord, devant un juge.
Pour mener à bien ces démarches, il faut rassembler plusieurs documents essentiels. Parmi eux figurent la pièce d’identité et le livret de famille du défunt, ainsi que le certificat de décès. Il est également important de réunir tous les justificatifs de patrimoine : titres de propriété des biens immobiliers, relevés bancaires, contrats d’assurance-vie, derniers avis d’imposition, et les actes de donation antérieurs s’il y en a.
Cette documentation permet de dresser un état précis du patrimoine du défunt et d’assurer un partage équitable et conforme à la loi.
Catégorie | Éléments importants | Délai / Particularités |
---|---|---|
Délais clés | Option successorale (acceptation, renonciation) | 10 ans après le décès |
Déclaration de succession auprès de l’administration fiscale | 6 mois en métropole / 12 mois outre-mer | |
Exercice du droit au logement du conjoint survivant | Dans l’année suivant le décès | |
Démarches essentielles | Demande d’acte de décès à la mairie | Immédiat après le décès |
Recherche de testament au FCDDV | Dès l’ouverture de la succession | |
Ouverture de la succession chez notaire (si biens immobiliers, patrimoine supérieur à 5000 €) | Dès que possible | |
Établissement de l’acte de notoriété | Après identification des héritiers | |
Inventaire (en cas d’acceptation à concurrence de l’actif net) | Avant partage | |
Partage amiable ou judiciaire | En fin de succession | |
Documents à réunir | Pièce d’identité et livret de famille du défunt | Obligatoire |
Certificat de décès | Obligatoire | |
Titres de propriété | Selon patrimoine | |
Relevés bancaires | Selon patrimoine | |
Contrats d’assurance-vie | Selon patrimoine | |
Derniers avis d’imposition | Selon patrimoine | |
Actes de donation antérieurs | Si existants |
Bien que la succession sans testament semble parfois suivre un processus « automatique » réglé par la loi, de nombreuses difficultés peuvent survenir.
Ces pièges peuvent compliquer le règlement de la succession, engendrer des conflits entre héritiers, voire entraîner des pertes financières importantes.
Voici les erreurs les plus courantes que l’on rencontre et qu’il convient d’éviter.
Il est souvent présumé que toute personne proche du défunt héritera automatiquement. Pourtant, la loi prévoit des cas où un héritier peut être exclu, notamment lorsqu’il est jugé indigne. Cela peut arriver, par exemple, en cas de violences ou maltraitance envers le défunt.
Par ailleurs, l’héritier doit impérativement exercer son option successorale (accepter ou renoncer à la succession) dans un délai strict. Ne pas le faire peut entraîner une exclusion de facto, car après ce délai, d’autres héritiers ou créanciers peuvent agir pour forcer une décision.
Hériter signifie recevoir non seulement les biens, mais aussi les dettes du défunt. Beaucoup d’héritiers découvrent à leurs dépens qu’ils sont responsables des créances laissées par le défunt.
Heureusement, la loi permet de protéger son patrimoine personnel en choisissant l’acceptation à concurrence de l’actif net : cela évite la confusion des patrimoines et de mettre en danger ses biens personnels. Autrement, l’acceptation pure et simple engage à régler la totalité des dettes.
Quand plusieurs héritiers sont appelés à partager un patrimoine, les biens entrent en indivision, c’est-à-dire qu’ils appartiennent à tous les héritiers ensemble, sans division matérielle immédiate. Cette situation nécessite une gestion collective, souvent délicate.
Une mauvaise organisation ou communication entre héritiers peut entraîner des blocages, des conflits, voire des procédures judiciaires longues et coûteuses. Il est donc important de bien s’informer, de rechercher un accord amiable ou, si besoin, de se faire accompagner par un professionnel.
Les successions sont encadrées par des délais précis qu’il est impératif de respecter. Que ce soit pour l’option successorale, la déclaration de succession ou l’exercice des droits du conjoint survivant, dépasser ces délais peut entraîner des sanctions financières, la perte de droits, voire la contestation de la succession.
Cela peut également retarder considérablement le règlement de la succession et aggraver les tensions entre héritiers.
Erreur fréquente | Conséquences possibles | Conseils pour éviter |
---|---|---|
Penser qu’on hérite forcément | Exclusion possible de l’héritage, perte des droits | Vérifier sa qualité d’héritier, exercer son option successorale dans les délais |
Ignorer les dettes du défunt | Responsabilité sur les dettes pouvant dépasser l’héritage reçu | Choisir l’acceptation à concurrence de l’actif net pour limiter les risques |
Mauvaise gestion des biens indivis | Conflits familiaux, blocages, procédures judiciaires longues | Communiquer, chercher un accord amiable, se faire conseiller par un notaire ou avocat |
Négliger les délais légaux | Sanctions financières, perte de droits, retards dans la succession | Respecter strictement les délais, s’informer ou se faire accompagner |
Pour bien comprendre les droits et les enjeux en matière de succession, il est essentiel de connaître les différentes situations qui peuvent se présenter selon la composition familiale et la situation du défunt.
Chaque cas implique des règles spécifiques concernant les héritiers appelés, les droits du conjoint survivant et des points particuliers auxquels il faut rester vigilant.
Le tableau ci-dessous résume ces cas de figure fréquents afin de mieux visualiser les droits respectifs des héritiers et les particularités à ne pas négliger lors du règlement d’une succession.
Situation du défunt | Héritiers appelés | Droits du conjoint survivant | Particularités et points de vigilance |
---|---|---|---|
Marié avec des enfants communs | Enfants et conjoint survivant | Le conjoint a le choix entre l'usufruit de la totalité des biens ou un quart en pleine propriété. | Le choix du conjoint est crucial et irrévocable. |
Marié avec des enfants d’un autre lit | Enfants et conjoint survivant | Le conjoint reçoit obligatoirement un quart en pleine propriété. | Les enfants du défunt se partagent les trois quarts restants en pleine propriété. |
Marié sans enfant, mais avec parents | Parents et conjoint survivant | Le conjoint reçoit la moitié de la succession si les deux parents sont vivants, et les trois quarts si un seul parent est en vie. | Les parents du défunt peuvent exercer un droit de retour sur les biens qu'ils ont donnés. |
Marié sans enfant ni parent | Conjoint survivant | Le conjoint hérite de la totalité de la succession. | Il hérite en pleine propriété et évince les frères et sœurs du défunt. |
Célibataire avec des frères et sœurs | Frères et sœurs | Aucun droit pour un partenaire de PACS ou un concubin. | S'il n'y a plus de parents, les frères et sœurs se partagent la totalité. En cas de décès de l'un d'eux, ses enfants (neveux/nièces) le représentent. |
Célibataire sans héritier connu | L’État | Aucun droit pour un partenaire de PACS ou un concubin. | La succession est d'abord déclarée vacante, puis l'État en hérite (déshérence) s'il n'y a aucun héritier jusqu'au 6e degré. |
Héritier avec des dettes de la succession | Héritiers légaux | Le conjoint est aussi concerné par les dettes. | L'héritier doit faire le choix d'accepter purement et simplement, à concurrence de l'actif net (pour se protéger), ou de renoncer. |
Faire face à une succession sans testament peut rapidement devenir un véritable casse-tête, surtout si la situation familiale est complexe, si des biens sont en indivision ou si des conflits familiaux surgissent. Me Defranoux, avocate en droit des successions, met son expertise au service des héritiers pour :
Maître Defranoux intervient dans toute la Moselle, y compris à Metz, Thionville, Forbach, Sarreguemines, Saint-Avold, et au-delà, en matière de successions simples comme complexes.
Que vous soyez confronté à une succession simple ou à une situation complexe sans testament, Me Defranoux, avocate en droit des successions, est à votre écoute.
Réactive, expérimentée et humaine, elle vous accompagne avec rigueur à chaque étape du règlement de la succession, sur toute la Moselle et au-delà.